Univers Natendo

Difficile de catégoriser ce qu’est Fire Emblem Three Houses. Si ce qui le défini est un jeu de combat stratégique au tour par tour, il est bien plus que ça à mes yeux. Avec ses personnages attachants, son monde mystérieux et son scénario complexe, il est rapidement devenu l’un de mes jeux favoris dès sa sortie. Alors, voyons en détails ce qui le rend si riche.

Test réalisé en 2022

Le jeu se déroule sur le continent de Fódlan, terre qui regroupe trois nations que tout oppose, ainsi que le prestigieux monastère de Garreg Mach. Au centre, à la fois géographiquement, mais aussi politiquement, ce monastère forme, entre autres, les futurs dirigeants de Fódlan. Byleth, protagoniste principal de cette aventure, est un ou une jeune mercenaire, qui par le biais des circonstances, se retrouve projeté(e) dans cette Académie en tant que professeur(e). Mais ce n’est pas seulement la géopolitique de ce monde qui le rend troublant. Un monde où le pouvoir est régi par d’énigmatiques emblèmes, sources de pouvoirs magiques diverses et variés, ils sont aussi causes de la tension qui plane sur le continent. Avec les phénomènes étranges qui se multiplient et les attaques de brigands qui s’intensifient, c’est jusqu’à l’influence de L’Eglise, portée par Garreg Mach et son Archevêque Rhea, qui est menacée. Rien de bon pour l’équilibre de Fódlan…  Bien que, les véritables problèmes commencent lorsque nous mettons les pieds au Monastère, au début du jeu. Nous devons faire le choix difficile d’enseigner à l’une des trois maisons… au détriment des deux autres…

Avec ce choix, le scénario se scinde. Ainsi, pour comprendre les motivations de chacun, pour parfaire notre connaissance du monde, il nous faudra terminer le jeu non pas une, ni deux mais bien trois fois. Peut-être même faudra-t-il le faire une quatrième fois. Loin d’être un fardeau, cette re-jouabilité faussement déguisée est l’un des points forts principaux du jeu et de son scénario. L’intrigue tissée au fil de l’aventure, les questions laissées en suspens à chaque réponse apportée, ne font que renforcer cette envie de creuser, encore plus vite et plus loin dans l’histoire de Three Houses. Riche dans ses rebondissements, mystérieuse dans ses légendes, complexe dans sa géopolitique, l’histoire de Fódlan et de son peuple déchiré par les conflits, au bord de la guerre, m’ont fait vivre moultes émotions, et nul doute que ce sera le cas pour vous aussi. Mais ce ne sera pas le seul choix, qui dictera le cours de cette histoire.

Concrètement, ce qui fait que cette histoire est autant plaisante à découvrir, nous vient tout droit des personnages. Qu’ils soient sous la bannière des Aigles de Jais, représentée par Edelgard, future impératrice de l’Empire d’Adrestia ; celle des Lions de Saphir, avec pour délégué Dimitri, Prince de Royaume de Faerghus ; ou celle des cerfs d’or, dirigée par Claude, héritier de l’Alliance de Leicester ; tous les personnages présents dans le jeu sont uniques, ont des traits de caractères bien définis et des convictions bien trempées. Là où la trame principale sert de fil conducteur, l’impression de vivre l’histoire qui nous est contée est possible grâce aux interactions que nous vivons avec les élèves de l’Académie. La vie simple mais aussi riche de ces derniers est très palpitante à suivre. Et plus la familiarité entre les personnages se forme, plus nous en apprenons sur leur passé, leurs motivations et ainsi leurs personnalités. Réparties dans deux ensembles généraux, les multiples façons de jouer diversifient l’approche du jeu pour nous raconter son histoire. Voyons cela en détails.

La première partie prenante du Gameplay se trouve au monastère de Garreg Mach. La progression suit le déroulement d’une année et chaque « chapitre » de l’histoire est en réalité composé d’un mois en jeu, ce qui implique les choses suivantes : Les jours de la semaine sont dédiés à la formation de nos élèves au combat, qui joueront également le rôle d’unité une fois lesdits combats arrivés. En tant que Professeur(e), c’est à nous de décider quels rôles ils devront remplir dans nos troupes. Un simple épéiste, pour infliger rapidement des dégâts, ou mage, pour attaquer à distance ou un soigneur pour, et bien, soigner ses alliés. Il faudra bien faire un choix, et autant écouter au maximum les prérogatives des étudiants, ou pas. Une fois la semaine écoulée (les entrainements réalisés), les élèves gagneront en expérience dans les domaines choisis et il est temps de passer aux activités du dimanche.

Là encore, plusieurs choix s’offrent à nous. Organiser un séminaire pour former, non seulement nos élèves, mais également Byleth. Laisser nos unités se reposer, ou simplement faire un quartier libre. Ce troisième choix nous permet de vagabonder dans le monastère, et discuter avec nos élèves, sur la mission du mois donnée par l’église (qui se déroule à la fin du mois), mais aussi de sujets diverses et variés qui leur tient à cœur. Une occasion parfaite pour tisser des liens, rapprocher des élèves (ou même le professeur) entre eux. Il est important de discuter avec nos élèves, car cela nous donne des clefs pour les comprendre, et rappelons que les futurs dirigeant des trois nations du continent sont présents. Mais ce n’est pas tout. Préparez un repas pour boosters leurs caractéristiques de combats, allez au sauna pour augmenter nos capacités d’apprentissage (gain d’expérience), pêchez, jardinez, buvez un thé ou visionnez les soutiens, des petites scénettes de dialogue entre les personnages qui mettent en lumière leur relation évolutive. Bref, que de merveilleuses choses à faire !

Dernier choix proposé le dimanche, Byleth et sa troupe peuvent partir en mission secondaire. Des combats annexes, qui ne font pas progresser l’histoire principale, mais qui viennent compléter le récit très dense, d’informations parfois capitales entre certains personnages. Hormis cela, le système de combat reste le même, une fois les différents ennemis mis de côté. À chaque fin du mois, nous sommes chargés d’une mission par l’Eglise. Enquêter sur une mystérieuse épidémie qui surgit de nulle part, une attaque de brigand répétée ou un énigmatique antagoniste, les raisons de commencer un combat sont nombreuses. Voyons comment ils se déroulent.

Avant de commencer un combat, il faut choisir les unités (élèves) à déployer, en fonction de leurs compétences et celle des ennemis, ou la topologie de la carte. Une fois déployée, il faut analyser le positionnement des ennemis, afin d’établir un plan mental d’attaque, et ainsi diriger nos élèves vers la victoire. Méthodiquement, ou pas d’ailleurs, il est nécessaire de déplacer les élèves et décider des attaques à employer pour venir à bout des ennemis. La diversité des combats provient de nombreux facteurs, tels le nombre d’ennemis et lesquels, la topologie de la carte avec des zones plus ou moins dangereuses ou encore des objectifs annexes, comme protéger des habitants ou récolter des informations. Si une redondance peut se trouver dans le rythme du jeu, inhérent à cette gestion du temps « au calendrier », elle ne nuit pas au plaisir de jeu, puisque chaque combat est comme une énigme, dont les règles serraient les mêmes, mais le problème différent. Une mécanique de jeu qui se veut rejouable, et qui ne faiblit pas, même après avoir joué au jeu plus de 200 heures. D’autant, qu’au fur et à mesure de notre avancé, la difficulté augmente parfaitement.

Parmi tous les points positifs qu’il faut retenir de ce Fire Emblem Three Houses, il y en a bien un que de nombreux jeux, et ce quel que soit le genre, devrait s’inspirer : la gestion de la difficulté.

Il y a deux paramètres à considérer indépendamment l’un de l’autre. Le premier, décider si nos unités qui perdent tous leurs PV lors d’un combat, ne font que battre en retraite ou meurent définitivement. Cela change drastiquement l’approche stratégique lors des batailles. Déplacer son unité devient d’autant plus risqué si le moindre faux pas entraine sa mort définitive.

Deuxième paramètre, celui du niveau de difficulté plus classique. Bien qu’il ne se contente pas de seulement augmenter les PV des ennemis ou d’augmenter leurs dégâts. Non. Tant il y a de caractéristiques qui influent les capacités de nos élèves, (Magie, Technique, Chance, Charme, etc.), chaque niveau de difficulté fera varier l’importance de chacune de ses variables. Réduisant parfois, uniquement la probabilité que notre attaque touche l’adversaire. Parfois, augmentant la résistance de ce dernier à un seul élément nécessitant de favoriser la magie contre les guerriers, l’arc contre les unité volantes etc… Et cette maîtrise devient nécessaire au fur et à mesure qu’on l’acquière ! Permettant une progression constante dans l’apprentissage des mécaniques du jeu, sans passer par de tutoriels inexorablement longs et fastidieux !

Petit plus, qui permet les erreurs de stratégies ou les précipitations, la présence de Sothis. Très vite, Byleth sera confrontée aux pouvoirs de Sothis, qui lui permettront, entre autres, de remonter le temps ! Ainsi, il sera possible de remonter en arrière, actions par actions, jusqu’à même le début de la bataille, un nombre limité de fois. Fort pratique, et souvent nécessaire !

S’il y a bien quelque chose que l’on peut reprocher au jeu, et comme beaucoup d’autres sur Switch, c’est sa technique. Dans l’ensemble, les décors sont assez pauvres, et les textures parfois grossières et des ralentissements se ressentent de temps en temps (rien de dramatique cela dit). Par contre les temps de chargements trop longs et trop nombreux cassent le rythme de jeu. Il est tout à fait possible de profiter du jeu en mode portable, malgré les textes de dialogues ou d’informations trop petits. Avec ma switch soufflante déjà vieille de cinq ans, l’esthétique globale est pourtant réussie.

Malgré des environnements aux détails et textures assez pauvres, ils n’en sont pas moins variés, d’autant que la vue de haut camoufle un peu le tout. C’est sûr qu’à la première personne ça n’est plus la même histoire… Heureusement cela dit, que les personnages viennent améliorer tout ça. Sujet principal de la plupart des mises en scènes, les modèles 3D de nos élèves sont au contraire bien détaillés, et subtilement animés, laissant retranscrire leurs émotions, autant par leurs dialogues que par leurs expressions !

Enfin, que serait un bon jeu vidéo sans une bande sonore de qualité ? Loin d’un « tulutut tulutut » d’un Super Mario, la bande orchestrale pose tout de suite la dimension épique du titre. Dynamique et rythmée lors d’un combat, douce et mélodieuse lors des dialogues, a la tonalité joviale ou triste lors de révélations… un quasi sans faute, car quelques pistes sonores ne seront pas au goût de tous. Niveau bruitages, rien de perturbant, et parfaitement bien intégrés, renforçant l’immersion lors des combats !

Et le DLC ?

Un vrai plus. Ajoutant un scénario supplémentaire d’une dizaine d’heures, présentant de nouveaux personnages, des nouveaux environnements et nouvelles batailles, avec des ennemis uniques. Une histoire très intéressante de surcroît, qui permet entre autres, d’en apprendre plus sur l’histoire de Byleth. En plus de cette histoire séparée du jeu principal, le DLC inclus les protagonistes de ce scénario supplémentaire dans l’histoire principale. Pour faire simple, il ajoute aussi de nouvelles interactions entre tous les autres personnages du jeu, 4 classes uniques de combat, des missions annexes. Bref largement suffisamment pour justifier son achat !

Fire Emblem Three Houses n’est qu’a quelques pas d’un sans-faute. Avec ses personnages uniques qui m’ont accompagné des centaines d’heures, il est certain que j’ai créé avec eux une sorte de lien, si bien que lorsque tout se termine, il est parfois difficile d’accepter leurs destins. Si vous êtes à la recherche d’un jeu vous racontant une histoire prenante, mais aussi offrant d’une dose stratégique certaine, vous faisant vivre une pléthore d’émotions, vous transportant de part et d’autre d’un pays géopolitiquement en conflit, misant sur des personnages énigmatiques, décrivant un monde imaginaire jusqu’à ses légendes, alors nul doute que Fire Emblem Three Houses saura vous ravir comme il m’a satisfait. Un monde, dans lequel je serai ravi de me replonger grâce à Fire Emblem Warriors Three Hopes, qui sort le 24 juin prochain !

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