Suite intergalactique du cross-over inattendu qu’était Mario + The Lapins Crétins : Kingdom Battle ; Mario + The Lapins Crétins : Sparks of Hope emmène Mario, Peach et nos amis lapins (ainsi que Bowser !) dans l’espace, à la poursuite d’un méchant énigmatique et gigantesque. Nouvelles stratégies de jeu, nouveaux personnages et nouvelles manières de jouer dans ce monde « ouvert » : une suite qui réitère les paris du premier jeu en innovant dans tous leurs aspects !
Test réalisé en 2023
Scénaristiquement, le jeu est une suite de Kingdom Battle, mais il n’est absolument pas nécessaire d’y avoir joué pour en profiter pleinement. Largement inspiré de l’univers propre à Super Mario Galaxy, dont l’apparition des Lumas est similaire à celles des Sparks (des « Lumas crétins »), dont leur utilité va drastiquement changer l’approche des combats. Le synopsis est comme suit : Cursa être maléfique cherche à absorber la puissance des sparks afin de régner sur l’univers, avec personne pour l’arrêter, autre que Mario et toute la bande crétine. L’hommage à l’univers de Mario Galaxy est clairement réussi, et nous fait vibrer rien que par la musique de l’écran titre.
Mais ça ne s’arrête pas là, car la trame narrative n’est que prétexte pour amener nos héros à évoluer dans un monde semi-ouvert et à combattre dans des arènes relativement grandes.
Le principe, mener notre équipe de 3 personnages vers la victoire en éliminant tous les ennemis. Bien sûr, il faudra choisir avec précaution notre trio en fonction des caractéristiques de chacun, de la topographie de l’arène et des forces et faiblesses des ennemis. Luigi se sert de son arc pour tirer à longue distance, Lapin Mario de ses poings d’acier pour frapper plusieurs ennemis à courte portée, Lapin Peach de son amour narcissique pour soigner son équipe, etc. Un panel de choix qui se renforce au fur et à mesure de la progression avec l’arrivé de personnage inédits comme Edge (une Lapin Crétin un peu Ninja) et l’unique Bowser, enfin jouable !
Stratégiquement parlant, donc, le choix des personnages est diversifié et tout de même important car il impactera grandement la façon dont le combat se déroulera. Mais ce n’est pas tout. Nouveauté de cet opus, les Sparks, peuvent ajouter une compétence au personnage qui s’en équipe. Ainsi les dégâts de l’arme peuvent être suppléés d’un élément (feu, glace, poison…), réduire les dégâts subis par les alliés, et j’en passe. Une tout autre ribambelle de possibilités qui viennent modifier l’approche d’un combat.
Et dans les combats en eux-mêmes, la stratégie ne se limite pas à quand frapper qui et avec quelle arme. Les déplacements de nos trois personnages jouent un rôle crucial de l’aspect stratégique. Ils sont limités par une zone autour de chaque personnage, dans laquelle ils peuvent se déplacer librement, permettant ainsi de renforcer l’importance de planifier ses actions. Déplacer Bowser dans la zone de Mario pour permettre à ce dernier de sauter et d’ainsi agrandir sa zone de déplacement, afin d’attaquer un ennemi jusque-là inaccessible. Après cela, Bowser pourra encore se déplacer, tant qu’il ne fait pas feu sur ses ennemis. Une sorte de ballet se déroule donc dans les déplacements de nos personnages et c’est assez grisant.
Ainsi ce Mario + The Lapins Crétins ne se limite pas au déplacement case par case du premier jeu. Cette liberté de mouvement permet d’ajouter de la profondeur au positionnement de chaque personnage, vis-à-vis des ennemis et de l’environnement.
Une histoire qui fait revivre des sentiments inespérés en revoyant l’univers de Mario Galaxy, un gameplay travaillé et assez novateur dans un jeu de stratégie au tour par tour, la fantaisie humoristique parfois simplement débile des Lapins Crétins qui fonctionne à merveille, finalement tout va bien dans le meilleur des mondes ? Pas tout à fait. Le jeu souffre de plusieurs choses dont je vais vous parler.

La première et le plus dommage à mon sens : le sentiment de répétitivité. Malgré les nombreuses compostions d’équipe réalisables, les nombreux sparks déblocables, les améliorations des armes des personnages, octroyant plus d’avantages à leurs attaques, le jeu souffre d’une certaine redondance. Je n’arrive pas vraiment à savoir pourquoi, puisque tous les éléments sont là pour que ça ne soit pas le cas, mais je suppose que cela vient des ennemis. Malgré tout, le bestiaire des adversaires est assez peu varié. On y retrouve sans cesse des ennemis quasiment identiques, à la différence de leurs faiblesses parfois différentes. Ainsi, il n’y que très peu de variance dans les approches à adopter face aux ennemis, et plus par rapport à leur positionnement. On perd un peu le système de combat, pour un jeu de chat et de la souris. « À qui c’est que c’est qui qui voit l’autre en premier » comme pourrait le dire un Lapin Crétin. Attention, le bestiaire n’est pas non plus catastrophique, mais j’ai le sentiment que c’est le minimum avant qu’il ne soit nul. Heureusement, les Boss viennent chambouler un peu ça en ayant chacun des mécaniques de combat uniques nécessitant de s’adapter à leur style de jeu, et c’est rafraichissant !
Le deuxième point est tout de même embêtant : les sections d’exploration du monde semi-ouvert ne sont pas spécialement passionnantes. Quelques énigmes d’une facilité déconcertante (il faut monter 4 escaliers avant de pousser une caisse sur une plaque (comprendrons mes viewers)) et d’autres intéressantes mais pénalisées par la lenteur de déplacement de nos personnages ou de certaines animations. Je vais prendre un exemple tout bête, mais visionner 5 fois la même animation d’activation de mécanisme en l’espace de 30 minutes c’est vite énervant, vous en conviendrez.
Troisième point assez ennuyeux, les dialogues. On retrouve le robot déjà irritant du premier jeu qui ne cesse de parler. Mieux, il y en a même un second. Il arrive quand même à quelques tirades d’être drôles mais souvent, les dialogues sont peu captivants, et ne donnent pas forcément envie de trop s’attarder sur l’univers du jeu (ce qui est un tort, car certains passages de background – représentés par des fresques – apportent un vrai plus).
Pour conclure, Sparks of Hope fait quand même mieux que son prédécesseur (déjà réussi) sur la plupart des points du jeu. Graphiquement très correct, l’univers décrit est cohérent malgré un mélange saugrenu (mais qui fonctionne !) entre Mario et Les Lapins Crétins. Parfois cocasse, drôle ou débile, Sparks of Hope s’essouffle quand même assez vite dans sa narration. Et malgré un gameplay enrichi des Sparks et de nouvelles options d’action, lui aussi se retrouve vite à bout de souffle après avoir conquis ses mécanismes. Ainsi, Mario + The Lapins Crétins : Sparks of Hope est un bon jeu qui a réussi à me convaincre en tant qu’amateur de Mario Galaxy et des jeux de stratégie. Difficile pour moi d’admettre que le jeu manque tout de même d’éclat.
Trois vagues de DLC sont prévues, et l’article sera complété une fois terminées 🙂
- Les environnements de Mario Galaxy
- Des personnages jouables intéressants
- Les Sparks qui ajoutent de la stratégie
- Un système de combat efficace et innovant
- De bonnes idées dans le gameplay
- L’humour débile qui fonctionne bien
- Certains dialogues inutiles et plats
- Poussif par moment
- Le sentiment qu’il manque un truc